Les 10 plus longues séquences de l’histoire du cinéma
Canon Canada
Les longs plans-séquences sont au cinéma ce que le solo est à la guitare : ils peuvent nous éblouir ou être d’un ennui mortel. Il faut une solide maîtrise technique pour réussir un plan-séquence d’une durée de neuf minutes, mais quelle que soit la prouesse technique, un tel plan-séquence doit servir l’histoire ou les personnages. C’est ce que fait le plan-séquence le plus célèbre de toute l’histoire du cinéma, celle où, dans Les Affranchis, l’aspirant criminel Henry Hill (Ray Liotta) amène la jeune Karen par la porte arrière à travers les cuisines et les coulisses, accueilli à tout instant par des flagorneurs jusqu’à leur arrivée sous les projecteurs. Sans presqu’aucun dialogue, nous apprenons durant ce plan-séquence qui est Henry Hill, ce qu’il pense, et que tout est à sa portée. Au contraire, un mauvais plan-séquence est une distraction qui nous détourne de l’action centrale (voyez – ou évitez de voir – le film Snake Eyes). Voici, par ordre ascendant, 10 longs plans-séquence qui ont bien servi l’histoire que voulait raconter le cinéaste…
10. The Protector (L’Honneur du dragon) (2005)
On pourrait trouver quelque peu ridicule un film dans lequel le héros répète inlassablement : « Tu as tué mon père et volé mon éléphant! ». Mais on ne va pas voir un film sur les arts martiaux pour le sujet du film, et le réel intérêt de ce film est ce vertigineux plan-séquence d’une durée de quatre minutes où le maître du muy thai Tony Jaa se débarrasse de tous ceux qui se trouvent sur sa route, et ils sont nombreux. Bien décidé à se venger, Jaa part de la porte d’entrée d’un club de nuit et monte d’escalier en escalier en faisant tout voler en éclat. Et une fois le carnage terminé, Jaa trouve sa récompense : le bébé éléphant l’attend.
9. The Shining (L’Enfant-lumière) (1980)
Dans The Shining, la scène de terreur dans le hall de l’hôtel mise autant sur le son que sur l’image. Lorsque le petit Danny se lance sur son tricycle de plastique dans les corridors de l’hôtel Overlook, les roues crissent sur le plancher brillant, puis c’est le silence total lorsque le garçon roule sur le tapis, puis le bruit reprend lorsqu’il revient sur le plancher de bois et que l’angoisse nous prend. Ce plan-séquence marque l’une des premières utilisations d’une Steadicam et il fut d’ailleurs tourné par l’inventeur de la Steadicam, Garret Brown, qui suivait le jeune Danny dans un fauteuil roulant.
8. Rope (1948)
Si ce film à suspense existentiel est considéré comme l’un des plus tièdes d’Alfred Hitchcock, il se distingue toutefois par une expérience technique des plus folles. Hitchcock a voulu faire une expérience : faire un film à l’action continue, comme s’il s’agissait d’une pièce de théâtre. Le résultat est un long suspense de 80 minutes qui donne pratiquement l’impression d’un long plan-séquence. En réalité, la caméra Technicolor ne permettait de tourner qu’un maximum de 10 minutes à la fois, et les cinéphiles se sont amusés à tenter de trouver les endroits où les plans coupent (un indice : surveillez le dos des manteaux).
7. Strange Days (Ondes de choc) (1995)
Plus d’une décennie avant Zero Dark Thirty, Kathryn Bigelow était passée maître dans les séquences au rythme haletant de ce film à suspense autrement inintéressant de fin de millénaire. Le travail de la caméra pour un long plan-séquence d’une durée de trois minutes est spectaculaire. Un policier déchu (Ralph Fiennes) se trouve impliqué dans une expérience de réalité virtuelle, la caméra subjective devient le policier qui est témoin d’un vol avec violence. Alors que le policier paniqué est poursuivi, le spectateur a l’impression d’être subitement participant d’un jeu vidéo, un effet spécial qui exige une caméra 35 mm personnalisée qui pèse 2,7 kg.
6. Atonement (Reviens-moi) (2007)
À propos du plan-séquence d’une durée de cinq minutes montrant l’évacuation de soldats lors de la bataille de Dunkerque, le réalisateur Joe Wright a dit : « Essentiellement, j’aime en mettre plein la vue. » Une telle présomption devrait peut-être nous inciter à l’exclure de la présente liste, mais il arrive que des fanfarons réalisent des choses exceptionnelles. Lorsque James McAvoy, dans le rôle d’un soldat britannique, traverse la plage en transe, il est le témoin de la dévastation ambiante : la grande roue, des soldats ivres, les chevaux abattus, terminant sa course dans le brouillard.
5. Hard Boiled (À toute épreuve) (1992)
Une fusillade avec les ralentis si caractéristiques auxquels nous a habitués le réalisateur John Woo et sa propension à filmer des scènes sanglantes. Dans une merveilleuse chorégraphie réglée au quart de tour, deux policiers (Chow Yun-Fat et Tony Leung) éliminent leurs adversaires les uns après les autres, avec une pause dans un ascenseur pendant laquelle ils se livrent à une brève réflexion morale. Durant cette pause de 20 secondes, le plateau est complètement refait afin de donner l’impression que les deux policiers arrivent à un autre étage pour poursuivre la fusillade.
4. Boogie Nights (Nuits endiablées) (1997)
L’intertitre situe le lieu : « San Fernando Valley, 1977 », mais on pourrait être n’importe où. Les trois premières minutes du film de Paul Thomas Anderson nous plongent dans l’ambiance disco et une véritable explosion de couleurs primaires alors que la caméra tournoie en filmant la flamboyante faune du Hot Traxx club (un clin d’œil à Goodfellas). La finale, poignante, montre un gros plan de l’aide-serveur et future vedette porno interprété par Mark Wahlberg qui, comme tous les gens présents, ne peut résister à l’envie de joindre la fête.
Dans la scène d’ouverture du film de Robert Altman, qui dure huit minutes, la caméra zigzague d’un personnage à l’autre, annonçant dès le départ les thèmes abordés dans le film et les relations à venir entre les personnages. Au fil de la séquence, la caméra nous montre les personnages patentés d’Hollywood où chacun use de flatterie pour faire sa place au soleil, et la séquence se termine par la mort du directeur de studio joué par Tim Robbins. La séquence comprend des scènes amusantes comme celle où Fred Ward palabre sur la scène d’ouverture de Touch of Evil et se plaint de la tendance actuelle sur les plateaux de tournage où tout ce que l’on entend est « Coupez! Coupez! Coupez! »
2. Children of Men (Les Fils de l’homme) (2006)
Ce plan-séquence de quatre minutes qui montre l’attaque de l’auto est tellement harmonieux qu’on oublie les prouesses techniques qu’il a fallu réaliser pour le tourner. Dans un futur lointain, un groupe d’activistes tente de fuir la ville dévastée. Au début de la scène, on dirait presque un groupe d’amis roulant dans une campagne paisible. Soudainement, une auto enflammée sort de la forêt et bloque la route. C’est la panique à bord et les activistes tentent de s’enfuir en vitesse arrière. Pour cette scène, le réalisateur Alfonso Cuaron et le directeur photo Emmanuel Lubezki ont conçu un bras spécial pour porter la caméra, mais ce qui est plus remarquable encore, ce sont les gros plans sur les personnages qui tentent d’échapper à l’horreur.
1. Touch of Evil (La soif du mal) (1958)
La célèbre scène d’ouverture du film d’Orson Welles débute avec une main qui règle la minuterie d’une bombe à trois minutes, puis on entend le tic-tac de la minuterie sur fond de fausse salsa. La tension monte alors que la caméra nous montre l’auto roulant dans les rues bondées d’une petite ville frontalière mexicaine. La scène fourmille tellement de détails qu’il nous est difficile de savoir où regarder. Les chèvres? Le musicien ? Le couple condamné dans l’auto sur le point d’exploser ? La finale est à la fois terrible et intelligente : tout juste trois minutes après le début de la scène, deux « explosions » se produisent : le baiser entre Charlton Heston et Janet Leigh, puis l’inévitable explosion de la bombe. Bref, Welles fixait la barre haute pour le plan-séquence d’ouverture, une trouvaille qui sera abondamment reprise.
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