Un travail passionné: des conseils sur le montage d’un documentaire, une tâche complexe
Le but du montage d'un film est de raconter votre histoire de la manière la plus juste et la plus efficace possible. Suivez ces conseils de montage d’un documentaire afin d’obtenir un résultat final de qualité, et de vous faciliter la tâche.
DÉTERMINEZ VOTRE HISTOIRE
Les documentaires ne sont pas liés aussi strictement à une structure en trois ou cinq actes que les films de fiction (et les docs n’ont pas à accrocher le spectateur dès leur début), mais ils doivent tout de même raconter une histoire avec un début, un milieu et une fin. La complexité de la façon dont vous racontez cette histoire dépend du type de film que vous réalisez. Un documentaire d’opinion comportant de nombreuses entrevues, par exemple, peut ne pas nécessiter une structure linéaire fixe. Néanmoins, votre montage final devra intéresser les téléspectateurs à l’évolution de vos thèmes et de vos points de vue, atteindre un point culminant et aboutir à une conclusion satisfaisante (ou peut-être intentionnellement insatisfaisante).
ORGANISEZ VOS IMAGES
Pour un étudiant en cinéma comme pour un Errol Morris, pour faire un documentaire, on doit être organisé. Pendant le tournage de votre film, vous devriez au minimum tenir un journal quotidien détaillant les séquences que vous avez tournées. Lorsque viendra le temps du montage, vous devrez être encore plus méthodique. Ainsi, en supposant que vous tourniez numériquement, séparez votre matériel en dossiers (entrevues, plans de coupe, etc.) lorsque vous l’importez dans un ordinateur. Et assurez-vous de catégoriser chaque scène et fichier de manière à ce que chaque contenu soit clairement identifié.
REGARDEZ ET TRANSCRIVEZ
Vous avez tourné des heures et des heures d’images, il est maintenant temps de passer de nombreuses heures à les regarder. Notez ce qui se passe dans chaque scènes, en notant tout matériel particulièrement pertinent.
Pour les entrevues, songez à aller plus loin en les transcrivant intégralement, en incluant les horodatages. C’est un travail laborieux, mais cela vous sera fort utile au moment de monter votre film: rechercher dans un document pour trouver une citation à demi mémorisée est beaucoup plus rapide que de devoir repasser des heures de vidéo. Si vous ne voulez pas faire une transcription complète, un logiciel vous permettra de rechercher des mots parlés dans des fichiers vidéo numériques. Cela dit, visionner toutes vos entretiens (et prendre les notes appropriées) devrait être la première étape dans la construction de l’histoire de votre film.
SÉLECTIONNEZ VOS SCÈNES
Le choix des plans, des scènes et des entretiens (et la manière dont ils s’harmonisent les uns aux autres) dépend de l’histoire que vous souhaitez raconter et du langage visuel que vous utilisez pour la raconter. Cependant, certaines normes se sont consolidées avec le temps, notamment:
- Variez votre utilisation des prises de vue, mais souvenez-vous que les prises de vue moyennes et les gros plans tendent à créer un lien plus fort avec les téléspectateurs, comme elles donnent l’impression qu’ils discutent avec la personne qui est à l’écran.
- Coupez selon un rythme logique. Si vous devez effectuer un changement de plan, faites-le sur une action (par exemple, si votre sujet fait un geste de la main). Ou coupez sur des dialogues – sur des mots qui sont accentués par le sujet, par exemple.
- Minimisez les sauts. Vous pouvez faire le choix créatif d’en conserver un ici et là dans votre séquence de discussions, mais en général, de telles coupes sont trop marquées. Utilisez plutôt des plans de coupe ou des images d’archive pour masquer les modifications que vous apportez aux entretiens.
Rappelez-vous que le montage doit être au service de votre histoire, pour la raconter efficacement et avec conviction, et pour présenter des éléments visuels qui contextualisent et développent vos thèmes et vos points de vue.
CORRIGEZ VOS COULEURS
Il va souvent de soi que les projets à petit budget seront montés à partir de différentes sources: entrevues, plans de coupe, vidéos d’archives, photographies, etc., le tout tourné à différents endroits et sous différentes conditions d’éclairage. Une correction des couleurs est nécessaire pour que ces images disparates paraissent homogènes. Le processus manuel d’équilibrage de l’exposition, de la saturation et de la température de couleur de chaque scène de votre film est assez technique (sujet qui est plus approfondi dans d’autres articles), mais il faut préciser qu’il s’agit d’un élément essentiel du processus de montage. Envisagez faire appel à un professionnel disposant d’un logiciel spécialisé pour effectuer ce travail crucial.